le clown de théâtre


Reconnaissons-le ! clown est souvent utilisé comme insulte : quelqu'un qu'on ne peut pas prendre au sérieux, un bouffon, quelqu'un de négligeable, voire de méprisable...

Le mot clown évoque aussi le clown de cirque et ses gags parfois prévisibles qui ne font souvent rire que les enfants... quand ils ne leur font pas peur.

Il y a aussi l'effet sur l'imaginaire collectif des figures effrayantes du clown, dans les romans ou les films d'épouvante...

Au moment donc où je rédige cette petite présentation, j'ai en tête certains conseils :   « tu ne devrais pas utiliser le mot clown, cela risque d'avoir un effet répulsif sur beaucoup de gens ! »

Et pourtant je ne peux me résoudre à utiliser un autre mot, car je n'en ai tout simplement pas d'autre. Mais alors il me faut raconter un peu ce qu'est le « travail de clown », ce qu'on entend par  "clown de théâtre" ou "nouveau clown", et laisser entrevoir ce que cette expérience singulière (partir à la recherche de "son" clown) peut apporter comme plaisir et comme enrichissement.

Cette proposition ne s'adresse qu'aux adultes ou, éventuellement aux grands adolescents (à condition qu'ils acceptent de jouer avec leur propre ridicule, ce qui est loin d'être simple à un âge où on manque souvent terriblement de confiance en soi...). Quant aux enfants, ils sont souvent un excellent public, mais, sur le plateau, ne parviennent guère à accéder à la subtilité de ce type de jeu clownesque, emprunt de second degré, d'absurde, d'étrangeté etc...

Le clown de théâtre

Appelé aussi "nouveau clown" il est différent des clowns de cirque et de leurs numéros souvent codifiés : d'abord parce qu'il est singulier, propre à chacun, et qu'il est avant tout un être poétique et émouvant. Comme le jeune enfant, il vit essentiellement au présent et ressent ses émotions avec une grande intensité. Comme le jeune enfant il est plein de contradictions : tendre et cruel, égoïste et généreux, naïf et malin... Comme lui, il déborde d'énergie et surtout de capacités d'étonnement.

Le travail de clown

Il s'agit moins, dans le travail que je propose, de construire un personnage que de parvenir à un certain état, à un certain rapport au monde. Cet état a de nombreuses ressemblances avec celui du jeune enfant que nous avons été, qui jubilait d'inventer des histoires, d'animer des objets, de jouer avec ses propres émotions.

Chacun a « son » clown en lui, qui somnole. Peut-être même plusieurs, en ce sens que, dans cet état particulier, différents personnages peuvent « s'inviter ».

A condition de se laisser surprendre par cet être qui vit totalement, dans l'instant, la plénitude de ses émotions...

Dans cette approche, le rire -et on rit beaucoup- ne surgit pas de gags préfabriqués...
Ce rire est souvent l'effet d'une réconciliation -partagée avec les spectateurs- avec des parts sensibles de nous-mêmes.

En acceptant d'exposer sans honte et même avec bonheur sa propre vulnérabilité on suscite en effet chez le/la spectateur/trice) une forme de gratitude :  confronté à un miroir grossissant de ce qu'on est (ou craint d'être, ou a été...) on peut s'en moquer sans risque, et même éprouver de la tendresse pour ce drôle de personnage qui nous ressemble mais n'est pas nous...




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